temporalité，nouveau monument，et lieu de mémoire

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Je cherche à donner une attention particulière aux moments subtils et ambigus de la vie quotidienne, cherchant à les transformer en une nouvelle perception spatiale, déployées à travers des installations, des sculptures, des performances et des compositions sonores. 

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Dans le cadre de mon projet en cours, l'histoire de ‘Nemo Space’ est un lieu de mémoire qui met en scène les vestiges, les anonymes, les dysfonctionnements et le hasard. Tout comme son nom, ‘Nemo’ , tiré du latin, représente les marginaux sans nom.  J’espère que mon travail pourra donner une voix à l’indicible.

Cette recherche est parti d'un constat sur le phénomène de surconsommation: les marques de vêtements optent pour une obsolescence rapide et une surproduction afin de stimuler la consommation, ce qui entraîne l'abandon accéléré de grandes quantités de vêtements chaque année. Les vêtements, comme une seconde peau, conservent les habitudes gestuelles du corps. Ont-ils une mémoire ?  Qui commémore ces objets obsolètes ? Comment transformer ces vestiges contemporains en futurs monuments archéologiques ? Ainsi, l'idée d'offrir une seconde vie aux articles démodés a émergé de ce projet. Les libérer de leur fonction quotidienne, créer un temps onirique, une ruine poétique, l’antipode d’un monde accéléré. Comme l'a affirmé Vladimir Nabokov, "l'avenir n'est qu'une autre forme de passé". J'aspire à ce que mes recherches puissent créer une expérience temporelle en déclin, figeant le flux du temps pour en faire un espace presque immobile, possiblement une sorte de langue secrète venue du futur, révélant ainsi un chemin vers la quatrième dimension.

 

Qu'elle soit consciente ou inconsciente, chaque action quotidienne est une action de sculpture. Chaque geste laisse des empreintes, même une respiration modifie l’environnement. Les souvenirs corporels perdurent sur les objets qu'ils touchent. J'utilise la manière sculptural pour préserver les traces et sceller les souvenirs des ‘peaux’. Je souhaite que ces traces de vie puissent être transformées en nouveaux monuments et vestiges contemporains. 

 

Parallèlement, projet“Lire l’air”, “Invitation au voyage”, “Dysfunction Labo” fait l'éloge de l'inutile, de l'aléatoire, de l’inconscient, des imperceptibles dans l’ordinaire. Effacer autant que possible l'échelle de l'expérience et de la mémoire afin de catalyser une poésie du dysfonctionnement.